Le jeu se dévoile,
Un je sans voile
Qui s'expose
Et qui ose
Sur la toile
Le jeu concentrique
De l'ego boulimique
Qui dévore
Et qui s'endort
A l'identique.
Les jeux sont faits,
Le je s'complaît
A qui veut l'entendre
Et qui veut s'éprendre
De son identité.
Le jeu dure un soir,
Ce jeu de miroir
Que les dupes chérissent,
Où ils périssent
De s'être fait avoir.
Le jeu désespère
L'ego qui s'y perd
Ou celui qui gagne
Sans pitié, avec hargne
Sur les langues de vipère
Le jeu des murmures
Des je sur les murs
Qui se lézardent
Et qui gardent
L'éclat de l'usure.
©Evy Godey-Lassalle, le 3 avril 2016