A trop offrir,
A trop écrire,
On galvaude l'offrande,
On s'égare en carte du Tendre
A trop vouloir,
A trop s'émouvoir,
On s'oublie en haute voltige
On s'effraie des vertiges
A trop attendre,
A trop s'épandre,
On navigue en eaux troubles,
On naufrage son double
A trop philosopher,
A trop penser,
On excite les corbeaux
On flatte les ego
A trop conquérir,
A trop se trahir,
On guerroie contre les cœurs
On s'apitoie sur son malheur
Quand trop il y a
Peu importe le pourquoi
Quand trop il y a
On perd la foi
Alors est venu le temps
De raccrocher les gants
Comme un lutteur vieillit
Comme une plume blanchit
Alors est venu l'instant
De prendre son temps
Comme l'oiseau s'envole
Comme la rime console
Si la passion s'évapore
Si la raison nous dévore
Reste parfois le plaisir
Hédoniste de tout offrir.
©Evy Godey-Lassalle, 20 mai 2015